LA COLOC DES SENIORS

Elles ont 50 ans ou plus, elles sont encore dynamiques, mais souvent seules, divorcées, veuves, les enfants sont partis vivre leur propre vie. Elles se retrouvent souvent avec peu de revenus, une fois le loyer payé, les factures, la nourriture, il ne leur reste presque plus d'argent, et une effroyable solitude, et la peur de rester seules.

Avec beaucoup de chance, elles se connaissent depuis un certain temps, certaines depuis l'enfance, d'autres depuis l'adolescence, et puis les autres aux détours de leur vie. Elles se retrouvent devant un café tantôt chez l'une ou l'autre, elles parlent de leur vie, de leurs problèmes réfléchissent à ce que va être leur avenir, à petit pas la vieillesse arrive, elles en sont conscientes, en parlent du bouts des lèvres. Elles se considèrent encore jeunes, mais demain ? au bout la maison de retraite dans le meilleur des cas, mais ça elles ne veulent pas en entendre parler pour le moment.

Qui a dit que les jeunes avaient le monopole de la coloc ? Pas les séniors ils sont en effet aujourd'hui de plus en plus nombreux à se rassembler pour vivre en communauté. Tous veulent rompre avec l'isolement, la solitude, la peur de vieillir seul.  Alors elles s'organisent font des plans, elles en viennent à penser qu'en se réunissant à 3 ou 4 en louant une maison, ou un appartement en ayant chacune leur chambre et le reste en commun elles s'en sortiront mieux, et puis surtout plus de solitude, plus de maison vide quand elles rentrent chez elles, ou seul la télé prend de l'importance en fond sonore pour meubler ce vide de communication.

Après maintes palabres et diatribes, c'est décidé il faut trouver une maison, elles veulent un petit jardin, une grande pièce conviviale, une salle de bains, une belle cuisine, cette solitude sera moins lourde à supporter à plusieurs; Elles fixent le montant du loyer chacune pourra mette telle somme. Elles sont d'accord, ce projettent dans cette nouvelle vie qui s'offre peut être à elles. Autre grosse question, nous restons ici, ou nous partons bien vite ailleurs, la mer, la campagne, il faut une ville pas trop loin, pour les commodités de la vie courante, pendant des semaines elles en parlent, elles mettent tout à plat, elles comptent, courent, chercher la fameuse maison de retraite, mais la leur, pas celle que les enfants ou autres choisiront pour elles. Elles tombent d'accord ce sera partir, partir loin de leurs souvenirs bons ou mauvais, peut importe, c'est une nouvelles vie dont elles veulent, repartir à zéro en quelque sorte, pour 15,20 ans peu importe, le temps qui leur reste à vivre. Les enfants c'est eux qui viendront les voir quand ils le voudront, quand ils le pourront. C'est la vie.

Pour ces femmes la collocation relève plus d'un état d'esprit et d'un choix. Elles peuvent partager et échanger cela correspond à notre génération. Nous aimons les expériences communautaires, dans l'esprit de Mai 68, elles voient la collocation comme un Club Med bobo. En groupe elles espèrent échapper jusqu'à la dernière limite à la maison de retraite, et à la solitude. En attendant elles n'ont pas envie d'y penser. Il est important de prendre son temps pour dépasser les peurs de chacun et franchir ce fameux pas, bien vieillir en essayant de rester heureux,les quelques années qui nous reste, de vaincre cette solitude, et le manque de communication qui tuent petit à petit tout être humain. La colocation des séniors est peut être une des meilleur solution pour les années avenirs.