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4 juin 2010

UN DERNIER ADIEU

Des images m'arrivent des moments heureux des Noëls, des premiers de l'an, des anniversaires, les 20 ans de nos enfants, je nous vois rire, plaisanter, nous souhaiter bonne année, ouvrir des cadeaux. Des conversations houleuses sur l'actualité, la politique, le vie. Je revois la maison de vacances sur le Bassin d'Arcachon, les grillades, les apéros qui n'en finissent plus. Des plongeons dans la mer avec les enfants, je revois nos hommes autour d'une table de billard, parler de foot, ou bien faire la cuisine, nous taquiner sur nos coups de soleil, et nous les femmes papoter de tout et de rien, rire aux éclats, je revois le ciel bleu, le soleil, la chaleur, j'entends le rire des enfants, l'odeur des pins, le chant des cigales, je nous revois heureux, je repense aussi aux promenades en vélo, d'une traversée en bateau ou j'étais malade, puis à d'autres moments moins gais de nos vies, à nos problèmes, aux enfants à l'inquiétude pour leur avenir, que nous avons affronté ensemble, mais je préfère garder au fond de moi que les bons moments. Les jours heureux d'insouciance, d'amour, de liberté, de joie, mais mon dieu que le temps passe vite. Que le bonheur est éphèmère et dire que nous ne savons jamais que ce bonheur est déjà fini lorsque nous sommes dans ce laps de temps ou rien n'a de prise sur nous que ces délicieux moments passés entre nous.. Je pense que nous ne savons pas assez profiter de ces moments que l'on nous donne, à leurs justes valeurs. C'était de belles journées, et puis.......... je me retrouve un lundi il fait soleil, c'est le lundi de la pentecôte. Il faisait beau, il faisait chaud, c'était comme en été, mais je n'étais pas sur le Bassin d'Arcachon, pas de chant de cigales, pas de pins, pas de rire non plus, rien qu'un silence lourd.

Dans une chambre anonyme d'un hôpital, sur un lit ordinaire habillé de draps blancs, une personne allait mourir dans les quelques heures qui allait finir ce très beau lundi au soleil de la pentecôte.

Cette personne s'est battue pendant 9 mois contre la maladie. Pourtant c'était un battant je ne l'ai jamais entendu se plaindre pendant ces quelques mois de survie. Au contraire jusqu'au dernier moment il a fait face. Il savait pourtant que la partie était perdue, que ce putain de mal serai le plus fort. Mais nous, nous raccrochions à n'importe quoi dans de tels moments. Nous pensions tous pouvoir combattre ce putain de crabe. Mais souvent hélas, il est le plus fort que toutes nos prières, et que les progrès de la médecine.

En une semaine tout était fini, lundi nous lui avons dit au revoir pour toujours.

Mon amie pleure son mari debout, les larmes coulent, c'est lui qui est parti, tous ses amis, ses copains sont là, ils parlent de lui le font vivre encore quelques minutes, un instant j'imagine qu'il va arriver vers nous, en riant, mon amie ne les voit pas ne les entends pas, elle ne voit rien ni personne c'est lui qui s'en va, nous nous restons avec notre peine. La terre va le rendre à la terre, au ciel, et peut être à personne, un dernier hommage, chansons qu'il aimait, poémes, et puis plus rien. Des fleurs, des couronnes, une urne, et c'est la fin. Chacun repart de son côté, le coeur gros, les yeux rougis par les larmes, mon amie voit des visages, elle entend parler, certains lui tiennent la main, l'embrassent, mais elle est ailleurs, les sanglots de sa fille qui pleure son père me font souffrir plus que tout. Perdre un être cher c'est horrible. Nous avons tous traversé cette souffrance, j'ai juste voulu par ces quelques mots dire que tant que nous penseront, et parlerons des personnes disparues que nous aimons il seront toujours vivants.

Je regarde des photos et je pense au nombre de personnes disparues autour de moi, le nombre de places vides autour d'une table des jours heureux sont nombreuses, que de sourires et de visages que je ne verrais plus, mais dans mon coeur resteront jusqu'à ce que moi aussi je disparaisse de la table des jours heureux.(impossible pour moi de relire ce que je viens d'écrire, alors excusez moi pour les fautes d'orthographe, ou de frappe)

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Commentaires
P
Jade, je viens de lire ton texte.<br /> En novembre 2009, j'ai perdu mon oncle....83 ans, cela s'est passé très vite, en six mois...quand il est parti, quelque chose est mort en nous, plus jamais.....nous ne profiterions de lui, plus jamais il ne profitera de nous, de son jardin, de tout ce qu'il aimait.<br /> Et pendant ces six mois : sa souffrance. Lorsque nous allions le voir, il nous parlait et "faisait de l'humour" pour ne pas nous peiner. Quand on le quittait, on était démolis.<br /> Le pire, c' était quand à l'hopital ils le droguaient pour éviter sa douleur; nous arrivions il ne nous reconnaissait pas, c' est horrible à vivre. Et à l' hopital, c' est inhumain. Lorsqu'il reprenait conscience il était paniqué de se retrouver dans ce lieu étranger, alors il a supplié ma tante de le ramener chez lui, il ne voulait pas mourir dans cet endroit.<br /> Il a été hospitalisé à domicile, dans son "chez lui" où il a pu profiter de son jardin, de ses voisins, de sa famille jusqu'au dernier moment.<br /> Pardon de raviver vos souffrances, mais j'avais besoin de l' écrire.<br /> Roura, bon courage<br /> Ce ne sont que des mots d'une étrangère mais je comprends et je sais ce que vous vivez.<br /> Jade, en ce moment nous avons deux amis qui sont en train de nous quitter tout doucement à cause de cette saleté de maladie; et on se sent si impuissant, et c' est si injuste. Quand on va les voir, on fait semblant, on leur raconte notre vie pour leur changer les idées, mais cela les fatigue vite, ils ont hâte que l'on parte mais nous on a envie de rester plus longtemps pour les regarder, leur parler, les toucher; après qu'est ce qu'il y a pour nous raccrocher nous ?
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R
ce sale crabe, cela fait 3 ans que mon mari essaye de le combattre, mais il va etre le plus fort, je le sais , je le vois, j'ai peur , nous avons peur, merci jade d'avoir ecrit ce beau texte, mais voilà que je pleure !
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