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23 novembre 2010

UN VOYAGE EN ENFER

Je viens de recevoir une lettre de Zelma, il y a quelques années dans un pays pas très loin de la France, à quelques heures d'avion, son pays était en guerre. Une de plus. Après une dernière mise au point avec le Ministère des réfugiés par le haut responsable et des médecins nous partons pour quelques jours à Zagreb.

Le lendemain matin nous nous retrouvons dans la rue, autour de nous les maisons sont détruites, certaines brûlent encore, quelques personnes passent en courant certaines crient, nous ne comprenons pas un mot de ce qu'ils veulent nous faire comprendre, d'instinct nous les suivons, nous arrivons dans une petite cave, une odeur épouvantable nous prend à la gorge, là une trentaine de personnes, femmes et enfants pour la plupart sont entassés, ils ont peur, les enfants ont faim et pleurent.Dans un coin le corps d'une  personne morte voilà l'odeur. Au dehors nous entendons des tirs, des bruits de bombardements se font entendre. Nous ne pouvons pas rester là, nous décidons de sortir de ce repaire après une heure d'attente.

Nous mettons à l'abri ces personnes dans l'hôtel que nous avions quitté quelques heures plus tôt. La négociation fut difficile, le directeur de l'hôtel ne voulant rien savoir. Nous arrivons quand même à le persuader de garder ces personnes pour quelques temps. Nous ne retrouverons jamais ces personnes à notre retour dans cet hôtel.

Nous prenons la route vers Zadar. Dans les rues de Zadar pas âme qui vive, des tireurs embusqués tirent sur tout , des chars partout sur les routes. Des villages détruits, tout le long du parcours.

A Zadar nous nous allons vers l'hôpital, complètement détruit, mais il continue de fonctionner dans les caves, c'est là que je rencontre Zelma. Elle y est infirmière. Elle est très fatiguée, parle un peu Anglais et Français, elle me parle du camp de réfugiés de Gascini à l'ouest de Zagreb, c'est un camps de réfugiés tzigane en grosse majorité, mais il y a aussi des catholique, des musulmans, des orthodoxes, elle décide de venir avec nous, elle pourra nous aider à traduire, nous raconte qu'une fois par mois l'aide humanitaire vient dans le camp, mais elle tient absolument à nous faire voir les conditions de vie de ces populations.

Nous décidons de repartir le lendemain matin, nous passons une nuit sous les bombardements, les blessés, les malades, pendant les coupures de courant se mettent à crier, impossible de faire quoi que ce soit, nous sommes impuissants devant ce cauchemar, nous attendons les premières lueurs du jour pour repartir vers Zagreb avec tous les dangers que cela comportent.

Le camps une horreur, (je passe sur les détails pour avoir l'autorisation d'aller dans le camps)sous des tentes, des milliers de personnes s'entassent, ils sont assis par terre, beaucoup d'enfants, de femmes, de personnes agées, répondre à leurs regards et une immense douleur. Un silence oppressant se fait, ce qui me frappe le plus c'est cette résignation qu'ils ont dans les yeux, ces sourires que nous font les enfants. Nous décidons de rester dans le camp un jour de plus. Les conditions de vie sont très dures. C'est le manque de nourriture surtout qui fait défaut, l'hygiène aucune. Une jeune femme de 19ans a dans ses bras un bébé de quelques jours (elle a accouché dans le camps) en lui donnant le sein, elle pleure doucement, son mari est mort, sa maison détruite, elle ne comprend plus rien à ce qui se passe autour d'elle. A quelques heures de la France, c'est surréaliste. Cela fait presque trois jours que nous n'avons pas pu dormir, la fatigue s'installe, et la faim aussi.

Nous devons repartir vers DubrovnikDubrovnik et VulkovarVulkovar, nous ne savons pas ce qui nous attend, Zelma décide de continuer à nous suivre, elle devient notre guide dans cet enfer. Elle voudrait que nous l'amenions à Split elle y a sa famille, elle n'a pas de nouvelle d'eux depuis des mois. Pour le moment nous lui disons que cela n'est pas possible, trop dangereux, et surtout trop de Kms à effectuer, nous n'avons pas assez de temps devant nous et pourtant..................la suite de cet enfer demain peut être si vous voulez savoir la suite de l'histoire de Zelma. 

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Commentaires
S
En attendant la suite de cette histoire , je te souhaite une très bonne journée, bisous
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S
tu devrais faire l'acquisition d'une lampe de mineur au lieu de tâtonner dans le noir ... lol... ne te fâche pas mon amie, je rigole ...<br /> bises à tous ceux et celles qui l'acceptent
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P
Espère ne pas être frappée, en retour...
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P
je vous lis depuis de longues semaines et J'apprécie tout ce que vous écrivez. Mais je fais pas de réponse, sans doute, pudeur ou de l'ignorance à vous répondre, mais je me délecte cependant.<br /> Vos sujets sont forts et dérangeants, mais si précieux...<br /> Le suicide des jeunes, j'aurais pu en parler,"d'autant qu'il y a des suicides lents irrécersibles", mais je n'ose, tout simplement.<br /> je suis là tous les jours, même si je n'ose vous répondre, sachez-le.<br /> <br /> Amitiés virtuelles, mais d'une personne qui vous admire.Et respecte.
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S
de nous donner le privilège de suivre ton parcours... pour ma part, j'attends la suite avec attention ... à bientôt<br /> saca
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