VOULOIR MOURIR A 18 ANS

Il a 18 ans, toute la vie devant lui, et pourtant il a tenté de se suicider hier en s'immolant. Il voulait mourir. La plupart des suicides sont commis à un moment d'émotion extrême.

Sujet tabou de parler des suicides de jeunes entre 15 et24 ans et pourtant à l'automne et au printemps des jeunes préférent partir que de rester dans une société qui ne leur convient pas.

Il est difficile de parler du suicide. Les raisons sont très nombreuses, ces jeunes sont envahis par l'inquiétude, l'angoisse, il y a ceux qui sont désespérés, ceux qui sont persuadés qu'ils n'arriveront jamais à rien, puis les chagrins d'amour, et la solitude, toutes ces choses ont pu contribuer à amplifier sa souffrance. La vie d'adulte n'est pas une chose facile.

Certains de ses copains déclarent il était dans son monde. Chacun doit suivre bon grè mal gré le mouvement de l'ensemble d'un mécanisme au bout d'en certain temps cela devient trop lourd à supporter et on s'enferme dans un autre monde. Il est certainement très fragile. Mes pensées vont vers sa famille, qui doit se poser pleins de questions à l'heure actuelle. Je souhaite à ce jeune de revenir parmi nous, et de comprendre  que si il a rencontré des difficultés, rien ne prouve qu'il ne trouvera pas un jour le moyen de les résoudre, il n'a que 18 ans et la vie devant lui, et la vie est la plus belle chose qui nous soit donné. Même si ce n'est pas une route bordée de Roses. Elle vaut d'être vécue. A très bientôt petit homme, ta famille, tes amis t'attendent pour continuer sur le chemin de la vie. 

Comments

[isa]

..tu as entièrement raison ,on est dans une société "kleenex"...chacun se sert de tout le monde..des valeurs existent encore pour certains ,mais je vois déjà dans mon travail la réaction des parents vis à vis des enfants,des instituteurs..c'est catastrophique..je me demande
quels seront les adultes de demain....!bises..

[sacajawa]

D'accord avec toi, il n'y a plus d'effort pour aller l'un vers l'autre, même si avant, beaucoup de couples restaient ensemble "pour les enfants" et de ce fait leur faisait vivre un autre "enfer" ... société kleenex ... on prend, on jette, on offre des animaux aux enfants et on les abandonne quand ils grandissent (les animaux) ou qu'ils ne plaisent plus , là aussi sans considération sur les sentiments (oui, j'assume ce que j'écris) les sentiments de ces pauvres bêtes ... On ne se responsabilise pas par rapport aux autres .... C'est çà aussi le drame ...
bises à toi Isa ...
un coucou à ceux et celles qui l'acceptent.

[sacajawa]

Attention, je ne veux pas écrire que "c'était mieux avant" et qu'on n'aurait pas dû changer etc... etc...
MAIS, historiquement, il est prouvé que chaque fois que l'on a obtenu des avancées, une partie des bénéficiaires a sombré dans l'outrance ... ce qui, à chaque fois a occasionné répression et reprise en mains aussi outrageusement féroces ....

exemple : la révolution a provoqué une grande liberté de moeurs, puis un siècle de puritanisme hypocrite et répressif ...
1968, avec la pilule (heureusement) a donné aux femmes une liberté qu'elles n'avaient jamais obtenue auparavant... Une philosophie de "tout est permis" a vu le jour ... je ne suis pas moraliste, la seule chose que je regrette, c'est que dans cette liberté, on ait oublié les sentiments ...on peut raconter tout ce qu'on veut, mais "aimer" ne se commande pas et souffrir du désamour non plus ... ça, ça ne se théorise pas ....

Dans les années 60, certain(e)s d'entre nous venaient de familles nombreuses, donc souvent d'un milieu modeste, et, par réaction à une pauvreté relative ou réelle, nous avons volontairement limité le nombre de nos enfants et sans les "aimer mieux", beaucoup les ont aimé autrement... Leur(s) enfant(s) sont devenus leur vitrine, l'image de ce qui, pour eux, représentait la réussite, donc le bonheur ... une revanche sur la vie.

AVANT ... Nous étions dans une cellule familiale (pour mon cas 6 enfants, dont j'étais l'aînée) ou chacun avait sa place, mais aussi son rôle, sa part de travail, d'aide à fournir, selon l'âge, le sexe, la morphologie ....

c'étaient les commissions, la semaine du lait, du pain, donner un coup de main au jardin, au ménage, s'occuper des petits (la corvée) et nous trouvions ça normal de participer aux tâches ...

Dans les années 70, les enfants sont devenus des demi-dieux .... Rien de trop beau pour les chérubins qui sont devenus chiants, n'aimant rien et considérant que tout leur était dû, car les parents, travaillant à deux (et je suis pour) ont commencé à culpabiliser pour tout et surtout à compenser l'absence par des jouets, de l'argent et surtout une perte d'autorité.

Le commerce a flairé la bonne affaire et le Diktat des marques, de la mode et du "in et out" a fini d'anéantir l'autorité parentale ...
Pour certains, l'absence de règles et de repères a donné le coup de grâce.... car ils n'ont appris qu'à recevoir sans jamais rien donner. Et c'est là que le bât blesse.

J'adore mes petits-fils, mais pour le plus grand, qui a quinze ans, avec nous ses grands-parents, comme avec son père, il doit "gagner" par sa participation les cadeaux ou le matériel dont il rêve ... il doit apprendre que dans la vie, rien n'est gratuit...

Je crois que c'est ce principe d'échange, de solidarité intergénérationnelle, du "comment faire pour mieux vivre ensemble" qu'il faut remettre à l'ordre du jour, surtout quand tout va mal ... transmettre des valeurs, du savoir faire, écouter, parler ... en essayant de ne pas jouer au "vieux con qui sait tout", mais en tendant la main, sans mépris, apprendre à se connaître ...
Rien ne pourra se faire sans un petit mot miraculeux : ensemble ....

Ce n'est pas gagné, mais je pense que cela fait partie des solutions possibles pour s'en sortir ...

Je ne prétends pas être une grand-mère parfaite ou d'avoir été une mère parfaite, mais au moins sur la transmission des valeurs d'entraide et du "donnant-donnant", mon mari et moi, avons tenu bon ...

[isa]

..la société a "évolué"..combien de jeunes passent dans la rue le portable oui tu as raison greffé sur l' oreille ,je vois les gamines ensembles mais jouant individuellement sur leurs jeux vidéos..je crois que le modernisme et le trop d'argent que l' on accorde aux jeunes pour avoir la tranquillité ont tout balayé sur leur passage le regard vers les autres ,vers la vraie vie et le vrai partage..
Les couples le stress oui et puis l' euphorie de connaitre mieux,l' effort que l' on ne fait plus pour que"cela dure", l' égoïsme,il faut vivre tant pis pour les enfants,on décompose on recompose...drôle de monde pas marrant....!

[sacajawa]

Nous vivons dans un univers paradoxal ou nous pouvons communiquer de la terre à la lune, mais sur cette bonne vieille terre, avec un téléphone greffé à l'oreille et les mêmes émissions télé que l'"on doit absolument suivre" sous peine d'être considéré comme "ringard(e)" ou "out" ou has been .... chacun dans sa bulle ... dans son monde ... chacun est seul au milieu de la foule ...
les familles, pour de multiples causes se forment se séparent, se recomposent, se décomposent, se désagrègent ... manque d'argent, mais pas seulement ... égoïsme ... perte d'emploi ... séparation ... dans l'ordre ou le désordre ... indifférence ...
Il y a des plaisirs simples, qu'on ne soupçonne pas ou plus ... s'extasier devant des fleurs, l'odeur de l'humus ... mais accessible dans une cité dont les tours n'ont pas la force de percer les nuages ? L'amour ? résumé à la violence du sexe ? plus de repères ... pas de rampes pour s'accrocher et remonter ... je ne voudrais pas avoir 20 ans maintenant...
j'ai l'mpression de monter un escalier dont les marches s'effondrent au fur et à mesure que j'avance, mais il faut tenir pour donner de l'espoir à ceux qui sont encore en bas ...
désespérante régression ... gaspillage d'énergie ... gaspillage tout court ... gâchis, incroyable gâchis !