POUR MADELEINE
Elle s'appelle Madeleine, elle approche de 88 ans. Elle est seule dans la vie aujourd'hui. Coquette, encore alerte, il y a encore une dizaine d'années elle conduisait sa voiture, tricotait de supers vestes, s'occupait de son potager, et de son jardin aujourd'hui elle a du prendre du recul, mais elle reste toujours féministe jusqu'au bout des ongles, et prends de sérieuses colères quelquefois contre notre société.
Elle mène une vie tranquille, dans une petite maison remplie de souvenirs des photos du passé des jours heureux, des bibelots sont mis en évidence sur certains meubles, rappelle des vacances, les quelques voyages qu'elle a fait, une personne vient lui faire le mènage deux fois par semaine, son jardin en été un règal des yeux, elle aime ses fleurs Madeleine, la campagne ou elle est naît mais qu'elle a du quitter pour suivre son mari il y a longtemps, mais elle se souvient de presque tout. De sa vie d'avant, elle dit qu'elle était heureuse, tout était simple à l'époque, elle ne se posait pas trop de question, elle vivait tout simplement de son travail dans les champs au début, des vaches qu'elle gardait, quand elle avait 6, 7 ans, ses parents avaient une ferme, un travail dur, mais elle aimait pendant les vacances d'été aider ses parents, ensuite elle a connu l'usine 6 jours sur 7, et des heures interminables aux gestes répétitifs pendant la guerre.
L'homme de sa vie, elle en parle avec tendresse, parfois ses yeux se voilent, elle parle de la guerre, de la peur de la faim, du travail à l'usine pour survivre qu'elle a connu, de la naissance de son fils, cet enfant, tant désiré et qu'elle a attendu pendant près de 10 ans après son mariage. Son foyer elle l'a fondé avec amour, beaucoup de peine,de travail, avec 3 fois rien comme elle le dit maintenant avec le recul et une certaine sagesse. Nous étions heureux en ce temps là. Ce qu'elle sait elle l'a appris au fur et à mesure de sa vie.
Elle parle de ses premières vacances une semaine, elle était partie en vélo à LACANAU, avec des copains et copines camper pour la première fois, elle a vu la mer à 24 ans elle reste toujours en admiration devant ce paysage, et chaque fois qu'elle a pu, elle est repartie voir cette plage, l'a fait découvrir très vite à son fils, elle économisait sous par sous selon son expression ils prenaient tous les trois le train pour partir voir cette mer qu'elle aime tant.
Aujourd'hui Madeleine ne sort presque plus, elle reste chez elle devant la télè sa grande copine. Elle regarde, elle écoute, elle voyage dans le monde entier sans bouger de son fauteuil, elle est fatiguée Madeleine.
Elle me raconte, j'écoute, je note dans ma tête ce qu'elle me dit, la vie décide pour vous, le destin est là, ceux que vous aimez qui ont partagés quelques années avec vous disparaissent. Vous êtes seule, avec vos souvenirs au fond du coeur, mais le vide du coeur est le plus cruel, qui n'a jamais été seul une fois dans sa vie personne. Madeleine n'a pas tort nous sommes souvent seul avec nous même. Comme à chaque fois que je quitte Madeleine, une certaine nostalgie s'empare de moi. Elle vient de me parler d'un gâteau que sa mère lui faisait quand elle était petite "la pompe à l'oli" de la pâte à pain (car sa mére faisait le pain tous les 15 jours)qu'elle badigeonnait d'huile de noix et dessus des noix pillées et du sucre, ou alors une pomme ou poire entourées de pâte à pain mis dans le four à pain, le jus du fruit communiquait le goût à la pâte et le fruit était fondu dedans. Peut être des recettes à remettre au goût du jour, elle me parle aussi souvent de la soupe au pain. Elle adore en faire encore, avec un petit morceau de fromage pour le soir c'est suffisant. Même aujourd'hui Madeleine ne gaspille rien, une jolie petite leçon de vie d'antan. Madeleine, que j'appelle affectueusement Mado, est un peu comme une grand-mère pour moi, sa vie, celle de ses parents ils font partis de ma vie.
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