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20 mai 2010

L'ESPOIR N'A AUCUNE CHANCE DANS LES BANLIEUES

Entre les clichés et la réalité sociale, il n'y a pas toujours loin. Ce quartier traîne une réputation aussi ancienne que peu enviable. Pauvreté et délinquance en forment l'arrière plan, surtout dans le discours de ceux qui n'y ont jamais mis les pieds.

Nous connaissons tous ce genre de quartier dans nos villes.

Nous sommes sur de les trouver là. Avec quelques tables alignées en terrasse, le petit café-snackcafé-snack de la place a des allures de quartier général pour les jeunes. C'est mardi après midi ils sont une vingtaine dans la tranche 20/35 ans à s'y succéder en sirotant un petit noir bien serré.

Les petits groupes blacks, blancs, beurs confluent, se dispersent et de recomposent au rythme invisible des palabres. Le désoeuvrement pèse. L'écrasante majorité des présents est dépourvue d'emploi.

Les langues se délient. Les anecdotes pleuvent. Les situations individuelles défilent brossées en quelques phrases que rehausse un soupçon de véhémence, "j'ai 32 ans j'ai deux filles et je n'ai jamais bossée en CDD. Un CDI franchement j'y crois même plus, la vérité si je mens.  Pourquoi ? il se trouve que l'interessée à la peau noire et qu'elle habite là dans cette cité. Les jeunes en sont persuadés, "si tu habites ici t'as pas ta chance. Si tu trouves un boulot à temps plein ce sera 1000 € rien de plus il faut en sorti 580 € pour le loyer de la famille, plus les assurances le portable tu n'y arrives pas. Un autre parle de la mission locale, "on m'a proposé de m'aider à rédiger mon CV. Je n'ai pas besoin de ça. Un CV je sais faire il aurait fallu plutôt que quelqu'un m'accompagne sur le terrain pour arracher l'accord d'un patron. Un autre raconte pour m'en sortir je fais du black dans le bâtiment ça fait trois ans que ça dure, j'étais sur une liste d'une école de vente pour travailler dans une concession automobile. Il fallait que je trouve un patron pour ma formation en alternance. Je n'ai trouvé personne pourquoi à votre avis ?

Dans les bribes de récits entrecroisés macèrent les mêmes ingrédients. Une frustration qui s'articule sur la précarité, un état d'esprit qui oscille entre la résignation et la colère, un sentiment de relégation qui ne s'embarrasse pas d'espèrance. Face à cette jeunesse en apnée, les dispositifs d'insertion paraissent bien décalés. Les gens se vivent discriminés, ils ont envie d'être des habitants comme tout le monde.

La faute à qui  et bien voilà une réponse d'une personne d'une certaine F. AMARA secrétaire d'Etat à la politique de la ville et qui veut aider les quartiers les plus mal lotis "Il faut bien comprendre qu'un quartier qui ne vote pas, est un quartier qui n'existe pas. Il est nécessaire que les gens retrouvent le chemin des bureaux de vote. Donc si j'ai bien compris, l'espoir n'a aucune chance sauf si ces jeunes votent en 2012 pour une majorité qui se fout d'eux depuis des lustres. 

L'Etat se contente d'une paix sociale précaire, les causes qui ont amené la flambée des banlieues en 2005 n'ont pas été traitées ici 50% des jeunes du quartier sont au chomage et 30% des habitants  vivent au seuil de la pauvreté. La solution pour F. AMARA allez voter, donnez votre voie d'abord et tout ira mieux après,tu parles d'un plan, paroles paroles paroles.....

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